Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, je ne merite et moiens ey merité que
2aiés sovenanse qui vous plet a voyr de moy
3et de prandre la peyne de me viziter si sovan par
4vos lestres, mès se[s]t par la volonté de Dieu que
5an me travalian de pluzieurs afères et maladies
6hime conserve an la bonne grasse de mes bons segnieurs
7et notamman des votres, à la faveur des quelles mon bon droyt
8sera conservé, reconnoysan bien que mes parties tienne bride
9hoze si apertenan declaré ; et puys qui vous plet savoyr
11letat de mes afères et de ma santé, hobeysan à vos
12commandemans, je vous an ferey le discour le plus brieveman
13qui me sera pocible pour ne vous importuner de si facheus
14discours, ancores que par la reponse que jey fait à vos premières
15lestres, je vous an aie ampleman discoru, la quelle je baliey
16à monsieur Du Van pour la vous fère tenir, se qui mat asuré.
17Etant venue an sette vile pour efectuer tous les acors et
18sieurs de Mures et de moy, je trove les dis sieurs acordés
20ansamble pour me surprandre et tromper sus la reseption des
21deniers que je leur balie et me volion après les a voyr
22resus tenir am perpetuelle peyne. Mès mon consel, prevoian leur
23antreprize les at ampesché et a vons demuré bien doze jours
24san rien hi fère. Mès heux, voian que jetoys anlieu pour me guarder
25de surprinze, hi setion de liberé, pour lanvie quils hont de
26tocher deniers, de proseder verteman. Et à ses fins, a vion remis
27antre les meins de monsieur de Trie tous leu afères, qui me
28fet expererune bonne fin, atandu a prudomie. Mès anses
29entrefètes, hi lat plu à Dieu dapeler leur mère à sa part,
30que les a fet parti de sette vile pour aller fère les furneralies.
31[209 v°] Je panse qui seron bien tost de retour. Là desus, je suys tumbé
32an hune fièvre que de son commanseman matin [ie : me tint] se[p]t jours
33continue et puys set convertie an doble tierse et est aut jourduy
34le quatorziesme jour, mès elle diminue, de telle fasson que
35je pretans ne lavoyr plus guière . An somme, voylà des afères
36que ne son dignes destre escries à telles personnes que vous,
37mès vous les prandrés se vous plet comme venan dune voutre
38povre parante et servante et que at du tout fondé son esperanse
39et consolation an vous, et pour recompanse, prier Dieu
40monsieur, vous voloyr hocmanter se grasses et vous perpetuer
41an hiselles et vous donner santé heureuze et longue vie.
42De Grenoble, se 13me fevrier
43Monsieur, je vous suplie mesquzer
44si mes lestres ne sont ecrites de
45ma mein, car la debilitation an quoy
46je suys me linterdit. Monsieur de Brunet
47me batie tant de vos biens que je suys
48du tout à vos depans an sette vile.
49Voustre très humble et plus
50hobeysante à vous fère servisse
51claude de St Priect